dimanche 3 juin 2018

40 de Ludbreg à Koprivnica 22 km

1 L’étape du jour
 
C’est l’étape où rien ne s’est passé comme prévu ! 

Tour d’abord, nous avons failli sauter la visite du petit musée de Koprivnica près d’une eglise typique.



il devait ouvrir à 10 heures seulement et de plus le ticket de parking est sorti tout gris de l’impression, sans aucune heure visible. Juste de quoi payer une grosse amende lors d’un contrôle (les contrôles sont zélés en Croatie). Bref, comme la porte est ouverte nous entrons dans le bâtiment 15 mn avant l’heure d’ouverture normale du musée au risque de prendre une prune très salée. C’est étrange les lieux ne ressemblent pas à un musée mais nous entendons du bruit au fond d’un couloir, une personne se lève : c’est bien ici ! Il nous dit qu’il n’y a rien de Romain dans le musée et que l’exposition est consacrée à un cardinal de la ville et aux objets du catholicisme ces 30 dernières années. Pour le dérangement causé.nous acceptons la visite du rez-de-chaussée. Puis, l’homme revient avec des tickets pour nous faire payer la visite... Il nous montre les 2 objets romains de l’entrée sur j’avais déjà vu... Un sarcophage brisé et

Un gros bloc de marbre qui pourrait servir de piédestal à une statue.
Il affirme que ce fragment de couronne avec 2 lions accompagnés de Cybèle ou Méduse existent seulement à quatre exemplaires et que celui-ci a été trouvé dans la Drave. Nous en verrons un autre fragment à Sirmium mais moins beau.


Nous nous apprêtions à partir quand il nous dit qu’il y a aussi le premier étage. L’amortissement du prix du billet est tout de suite apparu envisageable ! Dès que la porte de l’étage fut ouverte, nous avons été surpris : nous venions de rentrer en guerre... Nous ne nous attendions pas de trouver le thème de la récente guerre de Yougoslavie exposé. C’est un choc. Au-delà de la période récente qui est troublante, c’est la vue des armes utilisées complétée par les photos qui nous auto au visage. Rien à voir avec les romains, le XVIIème siècle et même la deuxième guerre mondiale. Les armes utilisées sont bien plus meurtrières et nous ramène à la réalité de cette guerre fratricide qui eut lieu il y a 25 ans de l’autre côté de la frontière avec l’Italie. C’était hier et c’était juste à nos portes...
Ce sont les mêmes uniformes des deux côtés. Seul le drapeau tricolore frappé du damier rouge et blanc est le signe distinctif des Croates,


Les mêmes armes qui ont permis de descendre un avion, de tuer les militaires d’en face et de procéder à la purification ethnique. 


C’était hier, à nos portes et nous n’avons pas fait grand chose.


Pour la seule petite région le bilan est édifiant !


Heureusement, l’étage n’est pas consacré seulement à la guerre entre Croates et Serbes, des objets plus anciens sont présentés.




Et on peut même voir des objets romains ! Un glaive et des pointes de lances, arme dévastatrices de l’époque.




Rien n’est écrit dans une autre langue que le croate, ce n’est pas facile mais j’ai compris que : « l 'heure de début du fer avec les progrès de l'industrie métallurgique et l'utilisation du fer comme un métal est une amélioration. Parallèlement à cela, de nouveaux peuples émergent sous la forme de populations qui utilisent des chevaux telles que les Trako Cimmérien, groupes qui affirment la réalité princière par le recours à un tumulus comme une forme d'enterrement (groupe d'interprétation cul- Donji Martijanec Capitol) site très important dans Podravina où cette activité métallurgique est confirmé sur le site de Farkašć Draganovac (1981) Il a été trouvé une grande « grotte avec de nombreux poids pyramidaux et verticilles et un beau récipient noir brillant, tandis que les travaux de protection sur le site du faisceau et à pièces (1982) ont étudié une partie du règlement du tournant du bronze à l'âge du fer. » Étonnant, non ? Comme aurait pu dire Pierre Desproges. Merci l’app Google Traduction...


J’ai même vu une figure explicite des agresseurs de l’empire romain dans la période 100 à 500 de notre ère. En particulier concernant les Huns et Attila, qui a ravagé tous les lieux du parcours de notre anonyme dans le sens Est-Ouest. Mais le terme capitale n’a pas de sens pour cette tribu de nomades qui venaient des steppes bien plus à l’est les siècles précèdents. 



Nous ressortons du musée, pas de contravention. Nous étions alors contents de poursuivre le trajet comme prévu. Hélas....

 
2 Le tracé
 
À venir 
 
 
 
3 Le détail de l'étape
 
 
 
 civitas iouia 
mutatio sunista milia viiii
mutatio peritur milia xii
mansio lentolis milia xii
mutatio cardono milia x
 
 
 
 
 
 

Kunovec Breg     mutatio Sunista à 9 milles
La voie romaine depuis Iovia  (Ludbreg) passait par Kunovec Breg (Mutatio Sunista). Une nécropole d'incinération en partie fouillée était en usage de la fin de Ier siècle à la moitié du IIème siècle. Au nord du village où on a trouvé les traces de l'ancienne route. 

La route mène ensuite à Koprivnica Draganovac, qui était probablement la station romaine Piretis (ou Peritur). 

A l'époque romaine à la ville actuelle de Koprivnica il y a deux colonies romaines dans la région Kunovec Brega (Sunista) et Draganovac (Piretis). Pour eux, nous apprenons des documents des anciennes voies romaines (itinéraire d'Antonin, itinéraire de Jérusalem et table de Peutinger). Les résultats et les recherches archéologiques ont montré que ces deux villages étaient sur la route qui reliait Ptuj (Poetovio) à Osijek (Mursa) et sont les plus importantes routes anciennes dans ce domaine.
 

Pour les deux colonies romaines dans les environs de Koprivnica, dans la région de Kunovec Brega (Sunista) et Draganovac (Piretis ou Peritur), sauf aujourd'hui traces visibles, nous pouvons apprendre les détails des documents sur les routes romaines (itinéraire d'Antonin, itinéraire de Jérusalem et Tabula Peutuingeriana).

ePodravina35-tabula peutingeriana-part à propos de Koprivnica
Tabula peutingeriana - partie autour de Koprivnica


Les temps médiévaux et les sources de cette époque étaient plusieurs routes, dont la plus importante était celle qui reliait les capitales hongroises à la mer Adriatique. Elle traversait Koprivnica. Cette route est, par exemple, mentionnée dans un document unique datant de 1376 et un certain nombre de documents de cette période. Selon certains chercheurs, l'importance de la route Koprivnica-Križevci est réelle. Cette position géographique extrêmement favorable était favorable au développement économique de Koprivnica comme l'un des centres économiques médiévaux les plus importants dans cette partie de la Croatie.

 

La collection du Musée de Koprivnica est plutôt modeste, mais elle a des résultats remarquables dans l'étude de la période de l'Empire romain en Croatie continentale. La collection contient 187 objets, et une certaine quantité de matériel d'étude (principalement des fragments de poterie en céramique) est conservée dans le dépôt du Musée, recueillie sur un petit nombre de fouilles archéologiques et d'examens sur le terrain. Dans la période de l'antiquité, il y a aussi un plus petit nombre de pièces de métal trouvées dans la Collection de numismatique.

Les Romains dans les régions de Podravina sont arrivés entre 35 et 27 avant JC. La conquête de Segestika par Octavia ( Siscia - Sisak) et le nord-ouest de la Croatie. Parallèlement à la conquête de l'espace, l'armée construisit de nombreuses routes, et à travers la Podravina, un réseau dense, parmi lesquels la principale qui mène à Osijek ( Mursa ) de Ludovica ( Poetovio ) et Varaždinske Toplice ( Aguae Iasae ) à Ludbreg ( Iovia Botivo ). Le long de la route, des relais furent construits comme celui de Kunovec Breg (Sunista), où une pierre milliaire a été trouvée accidentellement ainsi qu’une nécropole romaine. Plus à l'est, il y a la station Ad Piretis (Draganovec) où les fouilles archéologiques de 1981 et 1982 ont confirmé les restes de l'ancien bâtiment, Lentulis dans la région de Virje d'aujourd'hui et au-delà. 

Quelque part autour de Virje, il y avait un chemin vers le nord et la plaine hongroise, et il y avait une nécropole dans la région de la municipalité de Gola. Les premières recherches ont été réalisées en 1971 et 1972  à l'occasion desquelles 5 tumulus ont été explorés, on a  trouvé une urne carrée en pierre avec un couvercle. Les fouilles préventives de mai 1978 ont permis d’étudier  5 tumulus romains  sur le tracé de l'oléoduc qui a fourni de riches découvertes archéologiques ( terra sigillata, pièces d'argent, fibules en bronze), cette nécropole date du milieu du IIème au milieu du IIIème siècle après JC.

C’est à cette occasion que le fragment de la couronne de marbre avec la paire de lions a été trouvée en 2001 à Gaba Greda. En fait, il s'agit d'un panneau en relief - une stèle à deux lions montrant le visage d'une femme sur un tabouret prismatique interprété comme Cybèle ou Méduse, et une telle composition est associée à l'expansion des cultes syncrétiques dans les provinces romaines au début de l'empire. Bien qu'inachevé, le sujet est de haute qualité artistique (160 x 68 x 44 cm) et l'on peut conclure qu'il a été fabriqué pour un client spécial qui devait le compléter à son arrivée à destination. En analysant des objets similaires, il est évident que son origine devrait être recherchée dans les environs de Ptuj. Le marbre travaillé était transportée par la rivière Drave vers Osijek ou Srijemska Mitrovica ( Sirmium ). 




Il y avait aussi un petit bol en cuivre de plus petites dimensions (18 cm de haut). À Šoderica près de Boto, une caserole en bronze antique avec une lettre HELVI gravée a été trouvé, mais un certain nombre d'armes comme une épée de fer (longueur 32 cm, largeur de lame 2,4-4 cm) probablement un  gladius (ou ses variantes) que les légionnaires romains utilisaient en combat rapproché. Mais aussi des pointes de lances.



Voilà la journée était presque finie mais nous ne le savions pas encore...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire