mardi 5 juin 2018

47 de Valpovo à Osijek 28 km

1 L’étape du jour
 
 Vu qu’il n’y a rien à voir que la morne plaine entrecoupée de villages-rues, nous arrivons de bonne heure à Osijek et il nous faut occuper le reste de la journée avant la visite au musée demain. 

Osijek, c’est la plus grande ville de Slavonie, le centre juridique, industriel et culturel de cette région. 

Une belle opportunité s’offre à nous qui conjugue découverte d’un milieu préservé et une petite marche à pied, dans l’espace régulièrement inondé en amont du confluent de la Drava et du Danube. Ces vastes espaces inondables du Parc Naturel de Kopački rit dessinent un delta intérieur qui, à certaines périodes de l’année et à l’occasion de débits fluviaux très importants, peut être entièrement sous les eaux. 



Plus de 200 espèces biologiques y ont été recensées, 44 sortes différentes de poissons et 290 espèces d’oiseaux migrateurs et sédentaires fréquentent, fraient et nidifient dans ces lieux parmi lesquelles cigognes noires, aigrettes, oies sauvages, différentes espèces menacées de canards, pygargues à queue blanche, aigle criard….
Pour notre part,  nous avons vu des tortues Croates et non pas américaines qui se prélassaient au soleil, des hérons blancs et des hérons gris, des cormorans par centaines de près, des aigles pêcheurs de loin et des grenouilles.


Nous avons fait une longue promenade en bateau et notre navigateur Peta nous a tout expliqué concernant le parc et ses animaux. Il nous a même présenté des têtes de poissons qu’il a lui même pêché, comme une carpe...


...ou bien un brochet.


Ensuite, nous sommes revenus vers Osijek et nous sommes tombés par hasard sur le symbole de la résistance Croate de la ville : la petite Fiat 500 rouge qui barre la route au char T35. 

Le 21 juin 1991,  Branko Breskic tenta d’immobiliser un char T55 avec sa Fiat, sans succès évidemment mais son geste a été retenu comme symbole de la résistance.


Pour ceux qui veulent voir les images d’époque voici la vidéo !



Nous sommes allés ensuite à Tvrđa, le quartier le plus ancien qui est uniforme en style baroque. Ce complexe baroque de rues pavées, de places spacieuses et de demeures majestueuses révèle une unité architecturale remarquable, qui lui donne l'allure d'un musée en plein air.
 Kužni pil, statue de pierre dédiée à la Sainte Trinité,  domine la place centrale. Érigée en 1729, elle commémore les victimes de la peste du XVIIIème siècle qui a affecté la ville.
Là, on pourra voir demain aussi le Musée Archéologique, qui ouvre bien le mardi à 14 heures.




 
2 Le tracé
 
 À venir
 
 
3 Le détail de l'étape
 
 

Petrijevci   mutatio Mersella (Mursella ou Mursa Minor)   kod Petrijevaca
Aujourd'hui, Petrijevci s'étend sur la rive de la rivière, près de son confluent dans la Drava,   à 14 km d’Osijek et à 11 km de Valpovo. Cette région était habitée au néolithique. Des anciennes sources grecques et romaines mentionnent le lieu nommé Mursal à l'est, mieux connu comme Mursa, aujourd'hui Osijek. Le célèbre géographe grec Ptolémée avait situé Moursella à 43 degrés de longitude et 46 degrés de latitude, situé à l'ouest de Mursa et à environ 15 kilomètres, sur la route Mursa-PoetovioMursel était une ville avec une administration municipale autonome. L’anonyme de Bordeaux avait noté mutatio Mersella mais elle s’appelle aussi Mursa minor dans la Tabula Peuntingeriana ou la cosmographie de Ravenne rédigée aussi par un autre anonyme au VIIème siècle attestant que ce bourg est plus récent que Mursa (major).
À la fin du Ier siècle, Mersella aurait été un camp romain. Les Legio XI Claudia et Legio XXX Ulpia Victrix étaient stationnées en Pannonie après la première guerre Dacique au IIème siècle, possiblement à Mursella. Le royaume de Dacie s’étendait juste de l’autre côté du Danube, en rive gauche. En 89-90, la Legio XXI Rapax avait un camp à Mersella, au même endroit ou se situait le camp de de la Legio XIII Gemina. Dans les fondations de la chapelle Sveti Rok de Petrijevci on a retrouvé le sceau sur une brique marquée Legio VI Herculia.
 
 
Le bourg de Petrijevci s’est développé dans un autre endroit plutôt que sur le site de la colonie romaine de Mursal. Au début du Moyen Age, il s'appelait Karaševo qui était situé au sud de l'emplacement actuel de Petrijevci. Karaševo porte le nom de la rivière Karašica. On suppose que Mursella pourrait être au nord de Petrijevci, détruit par une fabrique de briques. Bien que le cimetière de Petrijevc soit entouré de fossés, il n'y a pas d'informations claires concernant la position de la forteresse romaine à Petrijevci.
 



Osijek  civitas Mursa
La présence continue de l'armée romaine de l'époque d' Auguste et Tibère jusqu'au règne de l'empereur Vespasien sous la forme du château, et plus tard un camp militaire romain est attestée à Mursa (Osijek). Cette colonie romaine s’est développée au seul point de passage approprié sur le cours inférieur de la Drava.
Les recherches archéologiques ont montré que Mursa était un lieu important que les Romains ont conquis directement pendant la guerre de Pannonie de Tibère  qui a duré 12 à 9 avant JC. Après la conquête de Mursa, cette importante position géostratégique de l'Empire romain est devenue la frontière nord de l'Empire mais elle ne pouvait pas être directement sur la rivière Drava. Ainsi elle a été déplacée et établie entre les deux forts sur les Limes : Ad Militare (Batina) et Ad Novas (Zmajevac). Mursa a joué un rôle important et son intégrité imposait le respect dans les régions au nord de la Drave. À cet endroit, les romains ont construit un château en bois et terre, au pied duquel ensuite la colonie s’est développée en créant la Basse-Ville. La proclamation de la colonie Mursa a été faite autour de l’an 133, selon une inscription gravée sur une dalle de marbre blanc, suceptible de provenir de l'un des bâtiments publics. Son nom complet était Colonia Aelia Mursa ou Colonia Aelia Mursensium. Mursa, au IIème siècle, a pu voir l’érection d'un camp légionnaire, mais, c’est difficile à prouver, car en même temps s’est développée la ville d'Osijek. Mursa s’est développée en  trois phases de construction. La première phase étant les premiers travaux de construction. Après les guerres Marcomanes à la fin du deuxième siècle commence la deuxième phase, à savoir, la rénovation et la construction de nouveaux bâtiments de Mursa à l'époque des empereurs de la dynastie des Severe. La troisième phase commence lors du règne de Dioclétien et dure jusqu'à l'invasion par les Goths venant de l’ouest, qui ont ravagé et pillé la Pannonia.
Mursa était sur le modèle rectangulaire habituel avec des rues selon une grille orthogonale, ceinte d’une double muraille. La ville disposait d’eau potable, d’eaux usées avec des thermes publics et un amphithéâtre. Le forum à la croisée du cardo et du décumanus comportait des bâtiments publics, un castrum, une basilique, un aerarium, des magasins et des tabernae. Un pont existait sur la Drava, il était situé près de l'actuel marché des pêcheurs. Il comportait six piles et conduisait vers Bilje.
 
Des fouilles ont eu lieu depuis  2013 dans le parc de Katarina Kosača, (Катарина Косача; 1424/1425 reine de Bosnie) qui demeurera un parc archéologique. Après un decamanus secondaire c’est le cardo maximus qui a été découvert en 2017.
 
La bataille de Mursa a eu lieu le 28 septembre 351. Elle a conduit à la victoire de l'empereur romain Constance II sur l'usurpateur Magnence. Son importance historique est moindre cencernant le futur de l’Empire que certains l’ont annoncé, par contre elle figure comme une des plus meurtrières de tous les temps puisque le nombre de morts en moins d’un jour est estimé à 54 000  (24 000 sur 35 000 pour le vaincu et 30 000 sur 60 000 pour Constance). Pourtant Magnence plus expérimenté semblait devoir gagner jusqu’à la défection de Silvanus. Tribun de la schola des armaturae (tribunus scholae armaturarum) en Gaule, une unité de la garde lourdement armée (celle des instructeurs),  il abandonna l'armée de l'usurpateur Magnence avec ses cavaliers quelques jours avant la bataille de Mursa () pour prendre le parti de Constance II, contribuant ainsi à la victoire de ce dernier. Avec la défection de sa cavalerie franque, Magnence disposait de moins de la moitié des effectifs de son adversaire, mais de bien meilleure qualité. L'armée est de Constantius II était composé de nombreuses troupes de cavalerie lourde sur le modèle persan, des cataphractaires (les chevaux et cavaliers sont totalement protégés par une armure) et des archers à cheval, presque tous recrutés en Asie; l' infanterie légionnaire, étaient essentiellement ceux de l'usurpateur illyrienne précédent Vetranio. C’est la cavalerie lourde qui permit de créer le déséquilibre et la victoire de Constance II. Les soldats des deux côtés, dans la fureur de la bataille, ont continué à se battre même après l'arrivée de la nuit. Magnence risquant la capture et quittât le champ de bataille, mais ses soldats gaulois  refusèrent de se rendre et continuèrent sous le commandement de Marcellinus, qui fut parmi les victimes de la nuit. Après de telles pertes, Constance laissa s’échapper Magnence vers Aquileia mais il continua la guerre. Une deuxième bataille scella la fin de Magnence. Elle eut lieu à Mons Seleucus le 10 août 353 (La Bâtie-Montsaléon près de Gap), nous en avons déjà parlé. Cette deuxième bataille eut plus de conséquences puisque dans les mois qui suivirent la bataille, les tribus germaniques profitèrent des frontières dégarnies pour envahir les provinces gauloises qu'elles ravagèrent sans opposition.

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