mercredi 6 juin 2018

48 d'Osijek à Vinkovci 40 km

1 L’étape du jour
Une étape courte aujourd’hui pour nous rendre à Vinkovci mais en passant par Vukovar la ville martyre Croate. Mais en premier lieu nous faisons la visite du musée archéologique d’Osijek. Le fameux musée qui ouvre le mardi à 10 heures.
 

Nous avons attendu l’ouverture du Musée de Slavonie Muzej Slavonije   fermé les dimanche et lundi Ouvert le mardi et mercredi de 10h à 18h, jeudi de 12h à 20h, vendredi de 12h à 16h, week-end de 10h à 14h. Tarif 25 kn.

Ce musée expose une collection de découvertes régionales et bien organisée. Un dôme de verre sur un patio à arcades, présente des trouvailles de pierres romaines aux casques celtiques. Ces photos sont sur l’appareil photos... 
De l'autre côté se trouve l'immense collection de trésors et d'objets liés à l'histoire de la Slavonie, y compris des objets de l'âge du bronze, des objets romains de la colonie de Mursa, de beaux textiles, des tissages et des bijoux.  Ouvert en 2007, ce musée présente une importante collection d'objets trouvés lors de fouilles archéologiques menées dans la région. Le rez-de-chaussée possède un bel atrium avec un plafond en verre laissant entrer la lumière zénithale. À l'étage, les pièces exposées suivent un ordre chronologique, de la préhistoire à l'époque romaine. Les installations reproduisant l'habitat in situ sont très évocatrices, dommage que les explications soient rarement en anglais.
 
Les travaux de l’autoroute ont permis de faire des fouilles préventives qui ont permis de révéler l’habitat sous forme de huttes des habitants de l’âge du fer.



La vue en plan des relevés montre la densité de cet habitat dont la strate est d’un jaune orangé dans laquelle les traces des poteaux apparaissent clairement.






La quantité de vaisselles retrouvées exposée est remarquable. De plus, les artisans n’ont pas laissé les surfaces brutes, une recherche décorative apparaît le plus souvent pour égayer leurs poteries..




On retrouve aussi des boulets de minerai


Une pioche complètement en bronze étonne quelque peu, puisque très souvent seule la pièce de frappe est en métal et le manche est en bois


La technique de réalisation des fours de fusion est bien expliquée mais en Croate.


 
Toujours est il que les artisans de l’époque maîtrisaient parfaitement la réalisation de nombreux objets utiles en bronze.







L’âge du fer est aussi bien présent avec des explications sur la diffusion du savoir au fil du temps. 




Une des pièces importantes du musée est le plus ancien calendrier indo-européen connu à ce jour. Au début du troisième millénaire avant notre ère, la rive droite du Danube en Croatie orientale était habitée par la population de la culture Vučedol. C’était en même temps l'époque de la période sumérienne en Mésopotamie, l'Ancien Empire d'Egypte et au début de la période de Troie. C'est donc dans cette période que fut créé le plus ancien calendrier indo-européen, connu aujourd'hui sous le nom d '«Orion». Toute la gamme des ornements sur les vaisseaux Vučedol est basée sur le Soleil et le symbolisme astral, et sur Vénus et Mars. L'ornement gravé sur le vase qui a été récupéré de la couche de Vučedol à Vinkovci et dont la création date d'avant 2600 av. J.-C., représente le calendrier indo-européen le plus complet basé sur le symbolisme astral avec des constellations pertinentes aux quatre saisons. Bien qu'il ait été créé dans la même période que les calendriers sumérien et égyptien, il ne représente pas leur réplique, puisqu'il est basé sur le 45e parallèle. Les conditions climatiques qui correspondent à cette latitude ont quatre saisons en conséquence.
Les constellations qui représentent des saisons spécifiques sont marquées comme pendant le crépuscule comme les premiers traits du ciel du soir (Orion, les Pléiades, Gémeaux, Poissons, Cassiopées, Cygnus). L'imagerie habituelle du Soleil, sans aucune image de la Lune, confirme l'absence totale du symbolisme lunaire qui est en fait la caractéristique indo-européenne.



Dans la culture de Vučedol, l'année commençait avec l'équinoxe de printemps, quand le Soleil symbolisait autrefois la constellation hivernale la plus importante - Orion. C'est-à-dire que pendant cette nuit, la ceinture d'Orion (trois étoiles) deviendrait visible pour la dernière fois dans le ciel d'hiver, puis disparaîtrait pendant plusieurs mois. Cette concordance, la disparition d'Orion à l'équinoxe de printemps, a d'abord été enregistrée par les habitants de la culture Vučedol. Cela les a aidés à déterminer le premier jour de leur année avec le nombre réel de jours de la révolution annuelle de la Terre autour du Soleil.


Un cheval (ou un âne) côtoie deux autruches....



Nous quittons Osijek qui n’a pas gardé de trace de Mursa pour gagner Vukovar, première ville martyre de la guerre de Yougoslavie, qui a été presqu’entièrement rénovée depuis mais dont certaines maisons ont conservé le crépis de 1991 labouré par les impacts de balles. Voici une vidéo qui montre  la réalité de cette guerre à notre porte où les responsables européens n’ont pas été clairs pour forcer une solution politique.


Le siège de Vukovar  a duré de 87 jours. Elle était défendue par 1 800 soldats de la garde nationale croate, faiblement armés et des volontaires civils. Face à eux, l'armée populaire yougoslave et des forces paramilitaires serbes alignent 36 000 soldats équipés d'armes lourdes et d'artillerie. Durant la bataille, jusqu’à 12 000 obus et roquettes ont été tirés par jour sur la ville. La bataille de Vukovar a été la plus féroce et la plus longue ayant eu lieu en Europe depuis 1945, et Vukovar est la première ville importante en Europe à être entièrement rasée depuis la Seconde Guerre mondiale. Lors de la chute de la ville, le 18 novembre 1991, plusieurs centaines de personnes sont massacrées par les forces serbes et au moins 20 000 habitants sont expulsés pour raison de purification éthnique.

Le château-d’eau a été l’objet d’un traitement particulier puisqu’à son sommet flottait un immense drapeau Croate, symbole du contrôle de la ville. Il fut la cible de 600 tirs directs sans qu’il ne s’effondrat pendant les 3 mois du siège. Il est en restauration côté structure et intérieur mais les impacts extérieurs resteront en état pour qu’il demeure un lieu de mémoire.




Le mémorial de la 2ème guerre mondiale précède le deuxième lieu de mémoire associé à la guerre de Yougoslavie.



Ce second lieu est bien plus visité. Dans la partie centrale du cimetière se trouve la statue conçue par Mme Durda Ostoja, dressée le 5 août 2000. Le monument est en bronze patiné, il fait quatre mètres de haut, et au milieu les formes laissent place à une croix et une flamme éternelle est à son pied.


Ce fut la plus grande fosse commune en Europe après la Seconde Guerre mondiale. Au nouveau cimetière de Vukovar, les forces serbes ont rassemblé les restes de personnes tuées de diverses manières lors des attaques contre Vukovar. Cette fosse commune aurait résulté de l'assainissement du terrain, les restes humains enterrés ici proviennent de personnes qui ont été tuées dans des endroits différents, temporairement enterrés ailleurs et ensuite déplacés vers cette fosse commune. 938 corps ont été exhumés et à sa place 938 croix blanches ont été mises en place.

Environ 1.100 civils ont été tués pendant le siège de Vukovar et après la chute de la ville et quelque 5.000 autres emprisonnés dans des centres de détention en Serbie. Vingt-deux mille Croates et non-Serbes ont été expulsés de la ville après la prise de contrôle par les Serbes.

Près de 310 personnes portées disparues à Vukovar n'ont pas encore été retrouvées. Des tombes sont déjà en place et attendent les corps des victimes.




Les combattants ont tous droit au même type de tombe qui porte la mention Hrvatski Branitelj qui signifie Défenseur Croate.







Un autre mémorial se trouve à Ovčara, dans un endroit isolé, à sept kilomètres du centre-ville de Vukovar, à côté des anciens bâtiments de la coopérative agricole. Le 20 novembre 1991, 200 personnes de nationalité non serbe ont été tuées ici. Les patients, les civils et le personnel hospitalier ont été emmenés ensemble à Ovčara depuis l'hôpital de Vukovar le 18 novembre 1991. Ils ont été massacrés par balles et, au même endroit, leurs corps ont été empilés les uns sur les autres dans un fossé préalablement préparé. Le monument, dévoilé le 29 décembre 1998, est un obélisque gris surmonté de la colombe de la paix: "En mémoire de 200 soldats et civils croates blessés de l'hôpital de Vukovar tués dans l'agression serbe contre la République 


La salle est sombre, au centre une spirale rouge orangée tourne et affiche alternativement les noms des martyres. Tandis que sur le mur circulaire les photographies d’autres rescapés de l’hôpital sont affichés et s’estompent pour faire place à d’autres.


Pour symboliser le massacre, le sol est clairsemé d’étuis de munitions de différents calibres. Parmi les personnes embarquées à l’hôpital, il y avait un jeune français blessé de 25 ans qui était venu combattre auprès des Croates et dont le corps n’a jamais été retrouvé.  Jean-Michel Nicolier  été tabassé dans le hangar selon le seul rescapé Croate d’Ovčara. On ne je retrouva pas permis les corps de la fosse, il fait partie des 60 corps qui n’ont pas été retrouvés.



Un documentaire d’Envoyé Spécial lui a été consacré, il est émouvant car on le voit à deux occasions : dans une petite ferme du côté de Zagreb et juste lors de l’entrée des forces serbes dans l’hôpital. M, quelques heures avant d’être évacué vers le hangar de la mort. 

Drago Berghofer, seul rescapé de ce convoi, témoigne et atteste que Jean-Michel a été tabassé par un milicien serbe qui s’appelait "Kemo" : « ll le tabassait et lui disait : Je vais te montrer qui est Kemo ». Malgrè ces révélations, le mystère demeure. Qui a tué Jean-Michel ? A-t-il succombé sous les coups de Kemo ? Ce dernier n‘avouera rien. Il est mort en 2005 sans jamais avoir été inquiété par la justice, mais son témoignage aura permis la condamnation par le TPI de 2 officiers serbes. 

Il est devenu un héros national Croate, une nouvelle passerelle dans Vukovar porte son nom et une statue en buste le montre souriant. 

Voici le reportage de 2013 qui lui a été consacré par Envoyé Spécial.

La réconciliation est difficile, des tensions persistent entre Serbes et Croates...

Nous reprenons la route vers Vinkovci pour gagner la fin de l’étape du jour.









2 Le tracé
 
À venir
 
 
 
3 Le détail de l'étape 


Bobota Бобота mutatio Leutuoano à XII milles de Mursa Maior est aussi référencée dans la Tabula Peutingeriana comme Ad Labores Pontis Ulcae

La grande route se dirigeait vers le sud de Stremia vers Sirmium. La première étape de cette route était nommée Ad Labores Pontis Ulcae, et c'est Bobota aujourd'hui. A cet endroit, l’anonyme de Bordeaux en route vers Jérusalem a noté la Mutatio Leutuoano, mais il est possible que ce soit une erreur et que ce toponyme soit en fait  Ad Labores Pontis Ulcae, le pont sur la Vuka, parce qu'ils coïncident en distance sur les deux itinéraires. La route allait ensuite vers Pačetin et Nuštar pour arriver à Cibalis (Cibalas) Vinkovci aujourd’hui, au dessus de Certis, qui était un important carrefour séparé de l'ouest. La route principale à partir de Cibalis se prolongeait vers le sud-est, suivant le cours de la Bosut et pour arriver à la station Celena (Cansilena), certainement sur le site de Oriolik au sud de Vukovar.

Une des batailles de la grande révolte illyrienne eut lieu près de Bobota.

Le soulèvement de Baton de 6 à 9 après JC Christ : les Breuces furent parmi les premiers à se révolter et à être l'un des principaux facteurs de résistance, avec les Dalmates et les autres Illyriens.
Les Breuces était une puissante tribu de la région entre Save et Drave qui n’acceptait pas la domination romaine, une sous-tribu de Pannoniens. Ils ont été vaincus une première fois par Agrippa, qui a longuement combattu les populations rebelles de la Pannonie.
 
Baton le Daesitiate prit la tête du soulèvement mais il conduit à la liquidation de leur pouvoir dans la rébellion sanglante de Rome. La plupart des adultes devinrent des esclaves romains et dispersés dans tout l’Empire. Ce fut la fin du pouvoir de la communauté pannonienne florissante.

 
 
 
 
Vinkovci   civitas Cibalis (Colonia Aurelia Cibalae)
 La ville a été occupée de façon continue depuis les temps anciens et à chaque période correspond une strate du sol.
Malgré l’importance de la ville, le nombre de fouilles réalisées et les découvertes faites aucune mise en valeur n’est faite, c’est comme à Osijek et les autres villages. Les documents sont nombreux et rien n’a été mis en valeur pour développer une activité touristique alors que ces lieux sont propices pour attirer de nombreux touristes. Juste la semaine précédente il y a eu une fête romaine avec soldats et gladiateurs en costumes mais aucun monument n’est visible dans la ville...


Un oppidum celtique existait vraisemblablement à Vinkovci. Municipium à l’ époque d’Hadrien, la ville fut élevée au rang de Colonia sous le règne de Caracalla et devint cité épiscopale au IIIème siècle.   
 
La ville de Cibalae s'est développée dans les environs de Marsonia, sur la section nord de la route de Sirmium. C'est une position de circulation importante qui a conduit au développement de cette ville romaine sur la rive gauche de la rivière Bosut. Des traces de peuplement dans cette zone  depuis le début du Néolithique jusqu'à nos jours existent. La région était très probablement sous la domination romaine à la fin du 1er siècle avant JC. En dehors des unités militaires, les commerçants et les artisans qui commençaient à peupler le territoire dès le 1er siècle avaient un rôle important dans le développement de la colonie romaine. Le premier établissement romain a été fondé sur le site de l'Hôtel-Tržnica, un tell préhistorique, qui était un site pratique pour la construction d'une fortification lors de la conquête de cette région. Dans sa première phase de Cibalae un rôle important a été joué par sa population indigène mélangée de Celtes-Pannoniens, qui résidait dans le règlement fortifié Dirov brijeg et le règlement de type ouvert dans Ervenica. Au cours des conquêtes de Tibère, à la fin du Ier siècle av. J.-C., la colonie celtique de Dirov brijeg a été abandonnée et l'on peut conclure que la population s'est déplacée vers la nouvelle Cibalae.
Vinkovci était habitée avant même l'époque romaine puisqu’on y a retrouvé des vestiges celtes.
Le village se trouvait à Ervenica sur une colline entouré de fortifications. Il était lui-même sur l’emplacement d’un habitatl néolithique.  Sur le site  ont été trouvés des fours à poterie, ce qui signifie que dans les temps préhistoriques à la région Vinkovci a été mis au point la production de l'activité économique de la céramique. Autour du village entier a été érigé un rempart de terre qui servait de protection, à l'exception du côté sud face à la rivière Bosutu qui faisai office de barrière naturelle.









Ainsi, la colonie romaine n'a pas été développé autour ancien peuplement celte sur la colline, la colonie celte était en fait périphérique de la colonie romaine, ce qui signifie aussi que l'architecture celtique a été abandonnée ou détruite, et remplacée par les bâtiments romains qui étaient et le plus souvent à la périphérie des villes comme les  nécropoles ou les zones de production. La position de la rivière Bosut a été l'un des principaux facteurs qui ont influencé le plan d'urbanisme de la ville romaine.
 
 
 
La ville était située dans une zone marécageuse, ce qui a garantis sa sécurité  et sa protection. Bien que les villes des Romains sur le territoire de Pannonia ont été construits sur des modèles différents  en raison de leur situataion géographique, on peut observer les éléments typiques de l'architecture romaine et de l'urbanisme.
Les Romains sur le territoire de Pannonie ont apporté de nouvelles techniques et de nouveaux matériaux de construction. Comme matériaux de construction ils ont utilisé un mélange particulier, comme mortier et matériau pour relier la maçonnerie de briques ou de pierres. Le gravier ou de petites pierres ont été rajoutés à ce mélange de base, et le nouveau mélange a été utilisé pour lier les pierres ou les briques lors de la construction de blocs de maçonnerie. Cet opus caementicum, et a été utilisé dans la construction des arcs romains. Les Romains ont construit les voûtes de pierre et de briques et dans la construction de bâtiments monumentaux. Dans la construction des arcs de plâtre en pierre sont souvent utilisés, et l'arc de la brique utilisée dans l'Antiquité tardive pour le renforcement structurel des bâtiments manifeste. L'arc romain a permis la levée de grands bâtiments monumentaux de mise en page complexe.  
Les rues principales de la ville sont orientés par le cardo maximus et le decumanus maximus dans le sens est-ouest, perpendiculairement au Cardo Maximus dans l'axe nord-sud. les rues parallèle à ces deux rues principales sont des rues secondaires qui forment des blocs rectangulaires de voisinage (insulae). La ville avait la forme de base d'une ville romaine typique: la ville était sous la forme d'un rectangle, entouré d'une tranchée (les recherches archéologiques n’ont pas révélé l'existence de murs d’enceinte de la ville, malgré les hypothèses de leur existence), et dans la ville au croisement des cardo et decumanus se trouvait le Forum romain autour duquel la ville se trouvaient les bâtiments officiels et des installations d'accompagnement.
Dans le cadre du système de défense mis en place des Limes du Danube, les villes fortifiées, les camps ont été construits et ainsi que des tours de guet avec des légionnaires. Ces camps et tours de guet ont été placés à d'importants lieux stratégiques et militaires. Fixant des limites sur le Danube les Romains ont commencé à construire des fortifications. Il a été construit rempart de terre (Limes sur le Danube), et a ensuite été rénové et construit de la terre, le bois et la brique. La ville de Cibalae était également à proximité des Limes du Danube et des zones frontalières, et accueillait  des unités militaires. Cibalae était peuplée par les anciens combattants romains qui quittant l'armée obtenaient un lopin de terre et le statut de citoyen romain. Ces vétérans ont joué un rôle important dans la romanisation de la population locale. L’importance de la ville est donnée par la table de Peutinger, car Cibalae est dessinée avec deux tours. 
Le statut de municipalité  pour la ville romaine Cibalae a été donné pendant le règne de l'empereur Hadrien, et le nom de la ville était alors Municipium Aelium Cibalae

A cette époque d’Hadrien, la deuxième phase de l'urbanisation romaine de Vinkovci a commencé. La ville a été restaurée en brique et en pierre, contrairement à la première phase où le principal matériau de construction était le bois. Un premier atelier de briques fournissait aux travailleurs les matériaux de construction nécessaires. Hadrien en accordant le statut de municipe a induit la deuxième phase de l'urbanisation a encouragé la poursuite du développement de Vinkovci.
Cette évolution a été interrompue par les guerres Marcomanes, cette région frontalière de Pannonia en a subi les conséquences. Les bâtiments endommagés et les murs construits au cours de la deuxième phase de l'urbanisation, ont servi de base à la restauration de la ville au moment de la troisième phase de l’urbanisation au cours des règnes de Septime Sévère et son fils et successeur Caracalla. Au moment du règne de Caracalla Vinkovci reçut le statut de colonie, et le nom changeât en Colonia Aurelia Cibalae par l’édit de Caracalla (Constitutio Antoniniana) en 212. Selon cet édit tous les habitants libres de l'Empire deviennent citoyens romains, à l'exception des « sujets » qui étaient probablement membres des groupes sociaux non urbanisées qui avaient une organisation tribale. Cet édit était essentiellement destiné aux zones urbaines, et encourageait le développement économique des villes de province. Des informations sur le règne de Septime Sévère et la construction de la ville à ce moment-là, se trouvent sur une inscription trouvée à l'intérieur de la ville. L'autel est dédié à Jupiter, le texte révèle que c’est Proculus Decurion qui fait un un vœu à Jupiter, dans la colonie romaine Cibalae. Cette inscription prouve que le Vinkovci avait le statut d'une colonie, et donc on peut conclure qu'ils étaient très importants romain dans la région. En plus de l'inscription sur l'autel, deux importants sont les inscriptions de la région d'Osijek qui révèlent des informations sur l'état colonial de Cibalae.
Tous les monuments romains ont été endommagés en raison de la construction de nouveaux bâtiments, par conséquent, le statut administratif et juridique de la ville n’est connu que par des inscriptions épigraphiques conservées. 
 
Ainsi que l'emplacement du port fluvial, on a spéculé sur les emplacements possibles des ponts dans la région de Cibalae. Dans la partie orientale de la ville se trouvait un pont sur la rivière Ervenica, proche de l'endroit où des fragments datant de Septime Sévère ont été trouvés. Ce pont est peut-être le premier à avoir été mis en place aux portes de la ville dans la rue d'aujourd'hui Matije Gupca. Les indices pointant vers l'emplacement d'un autre pont ont été trouvés dans la rue Ban Jelacic. Ce pont a été probablement été construit dans la partie sud de la ville, peut-être près du pont moderne qui traverse le Bosut. Emplacement du pont est supposé, en raison des nécropoles du sud trouvées du côté droit de la Bosut. Il est possible que les ponts aient été érigés au nord et à l'ouest de la ville à cause du fossé de la traversée entourant le château.
 
Cibalae a été le berceau de deux empereurs romains Valentinien Ier (Flavius Valentinien) et Valens (Flavius Julius Valens)
 Dès le IIIème siècle, la ville a été le siège d'un évêché chrétien précoce. Les deux saints locaux, Saint-Eusèbe et Saint-Polion, appartiennent à cette période, et aujourd'hui une église de la ville lui est dédié. À la fin du XIème et au début du XIIème siècle, le long de la banlieue ouest de Cibalae romaine et à côté de la petite église romane reconstruite dédiée à Saint-Élie,
En proximité, eut lieu une autre bataille fraticide opposant les co-empereurs Constantin et Licinius qui perdit 20 000 soldats et une partie de sa cavalerie lourde.
 
La quatrième étape de l’urbanisation de Cibalae a eu lieu à la fin du IVème siècle. et au Vème siècle., qui est l’époque  de l'effondrement de la ville romaine. A cette époque les murailles de la ville ont disparu, et les tribus barbares nouvellement arrivées et les habitants  restaurent des bâtiments autour d'une place centrale.
 Au nord des thermes du forum, les vestiges d’un bâtiment à l'architecture de luxe différent de celle d'un bâtiment résidentiel habituel. La pierre pour ce bâtiment de luxe est utilisée pour la construction des piliers, des arcs et des escaliers extérieurs. Elle avait un chauffage par le sol (hypocauste) avec les piliers en briques empilées à l'étage inférieur du bâtiment, entre ces piliers en petites briques passait la chaleur. Les planchers dans les bâtiments résidentiels pourraient être construits de petits cailloux recouverts de plâtre et un meilleur revêtement de sol composé de trois couches: la première couche est faite d'argile sur laquelle sont empilées des briques cassées (35 cm); puis une deuxième couche de pierres concassées (20 cm), et enfin la dernière couche d’un enduit gris-jaune mélangé avec de la chaux. 
Les thermes romains, dont les vestiges architecturaux ont été trouvés lors de la construction de Jugobanka. Bien qu'endommagés, une partie du système de chauffage (hypocauste), le bain de refroidissement (frigidariumet le fond de la piscine (natatio) ont été révélés. Du côté ouest a été découvert et une partie du porche de la cour. La piscine du bain de refroidissement était ronde et a un canal d'évacuation menant à la Bosutu. Découvert le fond de la piscine conduit à la conclusion que la piscine et était une forme semi-circulaire. Le spa serait entré dans une pièce qui servait de vestiaire (apodyterium), où les utilisateurs se préparaient pour la baignade. Du vestiaire l'entrée se faisait  dans le tepidarium à température ambiante modérée, pour aider le corps à s'adapter aux changements de température. De tepidarium on entrait dans un bain chaud du caldarium ou la natatio avec sa piscine. Les éléments architecturaux des thermes romains de Vinkovci ont été endommagés et détruits, ainsi que la plupart des autres bâtiments et leurs fondations. Mais on a trouvé des poteries et de l’argent, mais aussi des jetons et les dés, qui donne une idée de la vie sociale dans ces thermes.  
Les thermes du forum ont été découverts dans une autre zone de baignade du côté sud du bureau de poste principal d’aujourd’hui. Les murs des thermes étaient enduits de mortier imperméable à l’eau. Des briques de l'hypocauste pour le chauffage au sol et des fragments de marbre,  avec une inscription citant Septime Sévère, confirment sont usage de Thermes. Lors de la construction du bâtiment de la Poste en 1956 ont été découverts dans les planchers romains. Le Musée de la ville de Vinkovci a mené des recherches archéologiques en 1966. D’autres vestiges de bâtiments romains ont été trouvés dont deux chambres avec des traces de piliers, recouvertes de plâtre imperméable et de panneaux en pierre de couleur. D’autres fouilles archéologiques préventives au niveau du site ont été réalisées qui ont mis en évidence des parties de murs romains, une partie du plancher, des canaux de sortie, et une partie des colonnes de briques. L'hypothèse qu'une grande partie de l'architecture révélée sur ce site provenait en fait des thermes du forum. A propos de l'inscription de Septime Sévère elle a été faite et reconstruite en fonction des fragments qui ont été trouvés à deux endroits différents dans la ville. L'étiquette de texte reconstruit raconte comment l'empereur Septime Sévère à Cibalae a construit le complexe et réalisé l'approvisionnement en eau thermale. Dans la terre près du mur nord de Cibalae des travailleurs ont trouvé des parties de statues d'Hercule et de Neptune dans les fondements architecturaux. En plus des statues mentionnées ci-dessus ont été trouvés des fragments sur lesquels étaient des traces de rouge, ces fragments sont liés à l'empereur Septime Sévère et son fils Caracalla, datés de la fin du IIème et au début du IIIème siècle.

En 1977, une deuxième partie des fragments. sur le site des bâtiments industriels  PIK, faisant partie d’un grenier à blé (horreum) loin du centre au nord. Il permettait de conserver les grandes quantités de blé qui étaient nécessaires à l'entretien de l'armée, mais aussi la population de la ville. Les fondations des piliers ont été trouvés, datés eux-aussi parties et fragments qui ont été trouvés à ce jour du IIème et du IIIème siècle. Étant donné que le grenier à blé datant du IVème siècle après JC., ces vestiges de la fondation sont évidemment faits avec des matériaux antérieurs, réutilisés pour la construction d'un nouveau bâtiment. 

L’inscription reconstituée devait provenir d'un temple, dédié à la Triade Capitoline. Le contenu de l'inscription indique que Septime Sévère et ses fils  assurent la plomberie de Cibalae ou d'un système d'eau de baignade. Ces cadeaux des empereurs aux villes n'avaient rien d'inhabituel. Les Empereurs sont souvent de villes de province et ont assuré la réalisation des réseaux mais aussi d'autres installations. Cela montre que les villes sont récompensées en fonction de leurs mérites.
L'inscription est reliée à l'émergence des thermes du forum et mentionne le nom du gouverneur de la province : Lucius Baebius Cécilianus.

 




 
 
Le Musée de la ville de Vinkovci d'aujourd'hui est situé sur le bord de la place Joseph Šokčevića, il faisait une partie de l'ancien Forum romain. Du côté sud du musée, des recherches ont mis en évidence un espace à caractère public avec un portique et des commerces et bâtiments publics. A l'intérieur de l'espace peu de découvertes archéologiques sauf une lampe en céramique et des fragments de poterie fine. 

 Le fundus du département archéologie est constamment enrichi de nouvelles découvertes, qui sont présentées lors d'expositions occasionnelles ou permanentes. La nouvelle exposition permanente du département d'archéologie s'étend à 600 m2 du premier étage du bâtiment du musée, et pour l'instant seules les deux premières salles sont couvertes et couvertes par le plus jeune âge de pierre. En plus des activités muséales, le département archéologique effectue également des travaux de recherche archéologique réguliers dans la zone archéologique protégée de la ville de Vinkovci.







 
Dans le domaine de production artisanale 12 fours ont été trouvés, sur toute la zone de Cibalae, ces fours à poterie  en brique et chaux. Au cours des fouilles archéologiques de protection à Ban Josip Jelacic 11 a été trouvé un four à verre. Le four a été daté par des éléments mobiles qui se trouvaient au-dessous, de l'argent datant de Constantius II, forgé à partir 330-337. Par conséquent, la datation du four est situé dans la première moitié du IVème siècle. La découverte de ces fours confirme l'importance de Cibalae comme centre économique et d'artisanat.
 
Dans la région de Cibalae ont été découvertes quatre nécropoles romaines : Nord, Sud, Est et Ouest. La nécropole du Nord se trouvait en dehors de la ville, sur la route menant à Mursa. À Colonia Aurelia Cibalae comme ailleurs, les tombes romaines trouvées étaient situés le long des principales routes de la ville. 
Par contre, on n’a pas trouvé les traces de l'existence d'un amphithéâtre. Il aurait pu avoir été construit en bois, et ses restes ont été finalement perdu...
 
Situé au centre des plus grands travaux archéologiques jamais entrepris à Vinkovci, une fouille de protection de 4000 mètres carrés a été réalisée avant la construction d'une maison. A cet endroit se trouvait le quartier de l'élite de Colonia Aurelia Cibalae. Le résultat a été brillant, car jusqu'à présent, à l'exception des pièces de monnaie, pièces de bijoux, des fibules, des fragments de verre et de céramique, la fouille a permis de mettre en évidence des parties des murs,  une belle tête de lion en ivoire, qui était probablement la poignée d’une riche miroir et deux pièces de monnaie bien conservées. Les archéologues ont découvert aussi une scène de crime très ancien : le squelette d’une femme romaine au fond d'un puits. « Il est rare de trouver des squelettes à l'intérieur des murs de la ville », a déclaré Anita Rapan Papeša, la conservatrice du Musée de la ville Vinkovci, « Les Romains séparaient très soigneusement l'Acropole, le monde des vivants, et la nécropole, le monde des morts. Les cimetières romains sont toujours hors de la ville. » 

L'effondrement de la Cibalae romaine n’a pas été soudaine, mais au fil du temps la ville s’est détériorée en raison des invasions barbares et l'incapacité des autorités locales à maintenir l'infrastructure et la situation actuelle. L'exode de la population de la ville a conduit à son abandon complet. 
 


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