samedi 2 juin 2018

38 de Radovec à Varazdin 21 km

1 L’étape du jour
 La suite depuis Ptuj nous fait passer la frontière entre la Slovénie et la Croatie. Nous arrivons par une petite route, un groupe de cyclistes est devant nous et une seule voiture : 20 mn d’attente soit de l’ordre 2 mn par passeport, cela semble long  mais la queue n’était pas longue...
Maintenant, la langue est la même ou presque mais la monnaie change, nous quittons l’euro pour le kuna qui a un taux fixe par rapport à l’euro. Plus tard, en Serbie, ce sera encore plus difficile car nous passerons en plus en écriture cyrillique. 

La limitation de vitesse est surprenante le long de cette route, car c’est une longue suite de villages-rues avec des limitations qui changent sans cesse : 30, 50, 60, 70. C’est le paradis du radar et de la contravention... Une bonne idée pour notre premier ministre qui assurera ainsi une meilleure sécurité routière et qui rapportera, bien sûr, des millions d’euros en plus.




  2 Le tracé
 À venir
 
 
 
3 Le détail de l'étape
 


 La mansio Aqua Viva Petrijanec est située à 9 milles (13,5 km) de Ramista (Formin) et à 10 milles (15 km) de la mutatio populis. Ce qui correspond avec le village d’aujourd’hui Petrijanec  (Tuhovec). Situé à 9 km au nord - ouest de Varazdin au croisement de la route Poetovio (Ptuj) à Mursa (Osijek) et Poetovio (Ptuj) à Siscia (Sisak). La présence de la mansio est attestée par des sarcophages romains, des pierres tombales, des vestiges de bâtiments et de la route elle-même. 

Avec de l’eau de source en abondance, une position surélevée par rapport à la riviére Drava et des terres fertiles, le village avait tous les atouts pour accueillir un relais de poste et faciliter le développement de l’habitat. 

Dans les années 1950 et 1960, des restes de l'époque romaine ont été accidentellement découverts, puis plus tard la mansio d’Aqua Viva a été confirmée par la découverte de petits bains romains.  En commençant les travaux de construction d’une maison, les murs d'une villa romaine sont apparus avec des objets de l’époque.. 

On y a trouvé aussi deux trésors anciens avec de nombreuses pièces. La première découverte, en 1805, et remontant au IVème siècle se compose de 230 pièces d'or frappées d'Hadrien à Julien l'Apostat, deux broches d'arbalètes, six bracelets, sept pièces encadrées et un médaillon. 

Une deuxième découverte extraordinaire en 2005, dans une fouille datée de la fin du IIIème siècle, se compose de 27 735 pièces en argent plaqué sur bronze battu pour une masse au total de 114 kg. Ces pièces vont de la période de  Galien à  celle Constantius.



 Par ailleurs, trois plats en argent ont été également découverts. 


Celui du bas est en meilleur état et le motif central est très intéressant puisque la femme à cheval est la déesse Epona.

Les dédicaces épigraphiques et les images d'Epona indiquent son immense popularité dans le monde celtique, vénéré particulièrement dans l'est de la Gaule et la Rhénanie, mais aussi au-delà de la Grande-Bretagne aux Balkans. Les Celtes ont permis le développement de son culte qui est rapidement devenu populaire aussi parmi la population romaine, particulièrement ceux dont les vies étaient reliées aux chevaux et à l'équitation, et elle a graduellement fait partie du pantheon romain, devenant le patron des chevaux et tout ce qui concerne les chevaux, les écuries, les  tâches ou personnes associées aux chevaux, mules et ânes.




Varaždin comme en témoignent les noms des deux rues existantes - Via Militum et Via Petovia (rues actuelles Braće Radić et Optujska) a aussi un passé romain. La mutatio indiquée par l’anonyme de Bordeaux est plus à l’Est.
La ville est très belle et son château héberge le musée régional. Il est centré sur la période du XVIIème au  XIXème siècles mais on a trouvé quelques pièces plus anciennes.


D'abord place forte, puis palais résidentiel, le château est situé au centre d'un parc et il est relié à la ville au sud par un pont-levis. Le bâtiment actuel date du  XVIème siècle et est l’œuvre de Domenico dell'Allio. Avec son style Renaissance, il n'arrive pas à ressembler à une forteresse ;














On ne pouvait pas passer si près d’Aquae Iasae sans y aller...

 Toplice d’aujourd’hui s’appelait Aquae Iasae à l'époque romaine. C’était l'un des centres commerciaux, religieux et thermal  important de l' Empire romain. Son succès est la conséquence de l'eau thermale sulfurée qui jaillît de la source à une température de 58 ° C. En raison des propriétés curatives de l'eau, les installations thermales convenaient au traitement des maladies et des blessures et étaient souvent visitées par des soldats. Outre la zone de baignade, la partie résidentielle et la partie liée au commerce et à la circulation sont également rattachées au circuit. Pendant quatre siècles d'existence, le complexe a changé d'apparence, mais pas de contenu. Il a été rénové, mais a conservé son caractère public, culturel et de baignade. 



D'une grande importance Aquae Iasae, en dehors des restes d'architecture et de sculpture, confirme les inscriptions en pierre trouvées par lesquelles les visiteurs de la station thermale ont remercié les dieux différents. La plupart de ces divinités étaient responsables de la préservation de la santé, par exemple Minerve , Diane et Apollon, Esculape et d'autres. Parmi les divinités mentionnées plus haut, on trouve la nymphe en tant que protectrice de la source d'eau, mais aussi Mitra, le dieu oriental que l'on associe à des cultes mystérieux.


Des recherches récentes ont mis en évidence l'ancienne piscine romaine,  découverte au forum, et aujourd'hui elle est située sur une source naturelle d'eau thermale. Cette piscine romaine a une dimension de 8 par 13.5 mètres et une profondeur de 2.6 mètres. L’eau provenait de la source naturelle d'eau thermale, construite de gros blocs de pierre, drainée par un canal. Jusqu'à présent, le seul exemple d'une telle piscine romaine est à Bath (Aquae Sulis) en Angleterre..





Aquae Iasae est certainement l'un des sites les plus importants en Croatie.  Les parties les mieux conservées ont été créées au IVème siècle par l' empereur Constantin qui a restauré la station thermale. Depuis cette époque, des murs de 3 mètres de haut, des fresques murales, un système de chauffage et des sols en plâtre ont été préservés. Le dernier sondage a été mené entre 2011 et 2013. Les résultats de la recherche ont montré qu'au 1er siècle tout le sanctuaire était consacré aux nymphes, d'où tant de documents qui leur étaient consacrés. Au IIème siècle, le sanctuaire s'est étendu sous la forme d'un forum avec un sanctuaire, et en conséquence de nouveaux cultes ont été introduits. Des sculptures de Minerve ont été trouvées à la fin des années 1960 et Junon a été représentée sans sculpture, mais  aucune confirmation de la troisième divinité de la triade Capitoline, Jupiter. Cela remet en question la définition du temple trouvé comme un sanctuaire consacré à la triade suprême. Rien ne peut être dit avec certitude, mais probablement la troisième chambre était dédiée à Jupiter, bien qu'il n'y ait toujours aucune preuve matérielle pour cela.

















Des pièces d'épées, des boucliers, des couteaux, des rasoirs, de l'argent impérial (jeté dans la piscine comme porte bonheur), un grand nombre de statues de nymphes salutaires, déesse de guérison , et un pavement bien préservé (la plupart des dalles de marbre) ) de IIème siècle ont été mises à jour.

La découverte la plus précieuse : la statue de la déesse Minerve a été trouvée en 1967 à l'entrée même du temple. La Minerve a une lance et un bouclier, et à la place des cheveux il y a un serpent (un signe de pharmacie). Cette statue a été créée au IIème siècle à Ptuj et a été donné par un conseiller comme cadeau votif pour sa guérison.




Le musée municipal présente les vestiges des thermes romains. C’est un musée qui a conservé les horaires de l’époque communiste qui n’ouvre qu’une partie de la journée et pas tous les jours... Ce jour, il était fermé à 14 heures !

 
 


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