lundi 23 avril 2018

16 de San Bonifacio à Vicenza 29 km

1 l’étape du jour

Nous avons continué à suivre la strada regionale 11 (avant elle était statale)... Elle demeure toujours aussi pénible à suivre avec un trafic élevé, encadrée souvent  de supermarchés ou de pseudo-zones commerciales... Bref au bout de trois heures de marche, la saturation est atteinte.


Nous finissons par arriver à Vicenza et là tout change. La vieille ville est magnifique et il est agréable d’y flâner. Nous avons vu l’Astico.






Bref, la partie intéressante de la journée c’est comme d’habitude le centro storico de la ville....


 
 
 
2 le tracé
 
 

 
3 le détail de l'étape
 
 
 
Selon l'interprétation la plus fiable, ad Aureos Montes  est le nom initial de la ville, qui par des transformations successives de cette expression est devenu Montebello, donc belle montagne, contrairement à d'autres affirmations, qui donne pour origine à Montebello : Mons Belli (mont de la guerre), sans qu'aucune guerre notable n'y soit connue. De plus,  l'anonyme de Bordeaux a noté sur son parcours la mutatio Aureos à XX milles de Verona et à XI de Vicenza. Et si l’anonyme l’a noté alors pas de doute sur l’origine ! Le nom latin veut dire 
  1. beau, splendide
  2. doré
  3. luisant comme de l'or
  4. Bague en or
  5. d'or
 Montebello découle bien d’Aureos Montes.
 La présence de colonies habitées dans la région de Montebello à l'époque pré-romaine est attestée par la découverte sur son territoire de certaines tombes de l'époque paléolithique. À partir de certaines conclusions concernant des tombes similaires découvertes dans Este,  c'était un centre important des Vénitiens vers le VIIIème siècle avant JC. La Via Gallica a favorisé son développement. Plus tard, à l'époque romaine, Montebello a acquis une certaine importance, car situé le long de la Via Postumia, qui depuis 148 avant JC reliait Gênes à Aquilée. Son parcours au sein de la commune actuelle n'est pas encore tout à fait clair, mais il y avait un poste de ravitaillement et d'échange des chevaux la Mutatio Aureos (bâtiment encore visible, quoique fortement endommagés par les Autrichiens dans la bataille  de 1848 et plusieurs fois remaniée au cours des siècles, dans la localité Mason, le nom dont il est donc évident du nom d'origine Mansio-Mansione-Magione-Masone-Mason. Cette mansio puis commanderie des Templiers unique pour Vicenza dont elle dépendait mais aussi de la Gastaldia et Commenda Gerosolimitana de San Silvestro de Villaga. 
La Domus mansionis de themplo qui est une importante et riche structure de réception et d'assistance appelée Militia Templi, des Cavaliers du Temps ou Templiers. Les Templiers avaient la tâche d'accompagner et de soutenir les pèlerins allant en Terre Sainte suivant l' "itinerarium Burdigalense". Cette domus romaine, identifiée depuis le IVème siècle et où résidaient les Templiers depuis 1189, conserve encore ses extraordinaires caves voûtées, ses contreforts extérieurs, l'arc qui mène à la cour intérieure, une clé de voûte gravée de la croix des Templiers et des inscriptions en pierre difficiles à interpréter. Il convient de souligner aussi un point de repère ou pierre tombale de l'époque romaine qui fait face à l'édifice dans le chemin des chevaliers, qui porte les inscriptions illisibles. 
 
L’étape suivante mentionnée par l’anonyme de Bordeaux est la Civitas Vincentia qui est Vicenza  aujourd’hui 
(Vicence en français). Elle remonte, à l’âge de bronze, au temps des Euganéens. Conquise par les Romains en -157, elle fut renommée Vicetia ou Vincentia « victorieuse », et reçut la citoyenneté romaine en -49. La municipalité, autonome au sein de l'Empire,  était administrée par un collège de quatre élus, les quatorviri, dont un certain nombre sont connus par des inscriptions. À la fin de l'empire romain, Alaric (401) puis Attila (452) la ravagèrent, mais la cité se releva sous le royaume ostrogoth. Les Lombards en firent le chef-lieu d'un duché.

 C'est autour de la Piazza dei Signori que s'élèvent les plus beaux édifices de la cité. Dominée par les colonnes portant le lion de Saint-Marc et le Rédempteur, cette place joue le même rôle que la place Saint-Marc de Venise, celle d'un forum hérité de la civilisation antique. L’altière torre Bissara, beffroi du XIIème siècle., la Basilica , chef-d'oeuvre de Palladio, le Mont-de-Piété (XVème siècle) orné de fresques, encadrant la façade baroque de l'église Saint-Vincent, la Loggia del Capitano confèrent à cette place toute sa noblesse.

















 
 Aujourd'hui, la Basilica Palladiana, dotée de trois espaces culturels indépendants, est le siège d'expositions d'art et d'architecture de portée mondiale. Son nom est lié à celui de l'architectede la Renaissance Andrea Palladio, dont le projet vint ajouter ses célèbres loggias de marbre blanc à un édifice gothique préexistant, connu sous le nom de « Palazzo della Ragione », tout à la fois siège des autorités civiles et palais de justice (italien ragione : raison, droit).  Le grand toit en carène est récent (l'original ayant été détruit par un bombardement).  


 
Le teatro olympico est fait de bois et de stucs. Ce splendide théâtre a été dessiné en 1580 par Andrea Palladio sur le modèle des théâtres antiques, mais suite à son décès, c'est Vincenzo Scamozzi qui reprit la direction du projet. L'hémicycle des gradins est surmonté d'une magnifique colonnade dont la balustrade porte des statues. Avec ses niches, ses colonnes, ses statues qui s'y superposent et laissent entrevoir d'étonnantes perspectives en trompe l'oeil dessinées par Scamozzi, la scène est admirable.
 



Le Corso Andrea Palladio porte le nom du grand architecte,  ce cours principal est l’artère du centre de Vicence. Nombre de palais, en effet, ont été construits par lui ou par ses élèves : citons le palais Chiericati, au n° 147,  le palais Da Schio de style gothique vénitien (on l'appelait la Ca' d'Oro), le palais Thiene (façade dans la contrà San Gaetano Thiene), le palais Porto-Barbaran, le palais Trissino (n° 98), ou le solennel palais Valmarana élevé en 1566 au 16 du cours Fogarazzo. C’est aussi le Decumanus mais nous y reviendrons.



 
La cité possède aussi une spécialité gastronomique, la « baccalà alla Vicentina » que nous avons testé bien sûr avec un vin venant des monts Berici. C’est un plat roboratif mais quand même « goûtu » ! Pour Marie-Christine et tous les autres qui voudraient se lancer voici la recette de la Confraternité de la baccalà alla Vicentina.



 
 
 
 
 
 
La disposition urbaine des villes romaines était basée sur un faisceau de routes parallèles orientées plutôt est-ouest, le Decumanus et un autre faisceau perpendiculaire recoupé dans une direction orthogonale, les Cardines parallèles au Cardo Maximus avec une orientation donc plutôt nord-sud.

À Vicenza il y a des témoignages de ce type de plan romain :

Le Decumanus Maximus, le Corso Palladio, est la rue principale de l'ancienne ville romaine.
Le Cardo Maximus est le Contrà Porti et Contrà del Monte (hypothèses I) ou le Corso Fogazzaro (hypothèse II).
La reconstruction urbaine de Vicetia, intervenue à la moitié du premier siècle avant JC a dû tenir compte des orientations pre-existantes, de sorte que ce système a été adapté et a subi des changements : les intersections entre decumani et cardines ne sont pas, en fait, orthogonales mais obliques.

Le Decumanus Maximus - qui correspond à peu près à l’actuel Corso Palladio a été la partie de la ville qui prolonge la Via Postumia puis, après le passage de l'Astico par un pont, continuait vers Aquileia, tandis qu'à l'ouest, au-delà de la porte des remparts de la ville ( plus tard appelé Porta Feliciana et ensuite Porta Castello) elle allait vers Vérone.

Le Cardo Maximus, généralement identifié de la manière qu'il passait sous la basilique, continuait par les Contrà Porti et Contrà del Monte et finissait au pont Pusterla, mais à ce moment-là n'existait pas parce qu'il y avait un lac, donc nous supposons une deuxième position au cours Fogazzaro où il a été trouvé trace d'un tronçon de route romaine, avec des dalles à bases polygonales en trachyte, avec des traces du transit de charrettes, visibles près de l'église de San Lorenzo.
  



En outre, la zone de forum était traversé par la Via Postumia (le decumanus maximus dans la ville). Il était divisé en deux parties, l'une réservée au culte, avec au moins un grand temple entouré d'un triple portique, et le forum, bordé au sud un grand bâtiment scénique.
A l'ouest du forum et perpendiculaire au decumanus maximus, on a trouvé une partie d'un bâtiment rectangulaire avec abside soutenu par quatre contreforts et équipé d'hypocauste.

Au sud-ouest du forum une structure individuelle a été identifiée avec des thermes à usage public.
 
Le théâtre dit de Berga, déjà connu sous sa forme, est le résultat d'enquêtes et de fouilles, offre une lecture presque complète avec la découverte derrière d'un double portique délimitant une place près de Pont Saint-Paul.
 
De nouvelles découvertes ont également concerné les constructions résidentielles. Corte dei Bissari, à côté de la basilique palladienne, un cardo mineur flanqué d'un domus et, dans la via Contra Porti, un complexe de plusieurs bâtiments de construction privée avec un cryptoportique, une nymphe et sols en mosaïque.
 
Même les murs d’enceinte de la ville romaine ont été identifiés vers Mure Pallamaio et la Piazza Matteotti avec d'autres parties de la structure.
 
L'arrivée de l'aqueduc dans la ville a été identifiée avec certitude jusqu'au croisement du Corso Fogazzaro et de la Contrà de Beccariette. La découverte de la base d'un pilier de support suggère l'axe Corso Fogazzaro - Via Cesare Battisti - Contra Pasini - Eretenia : l’alignement du Cardo Maximus (un égout le long de la Contra Fascina laisserait penser au Cardo sortant par une porte de la ville).
 
La zone archéologique du Palais Trissino présente les vestiges du forum romain de Vicenza (fin du Ier siècle avant notre ère - début du premier siècle de notre ère) et les restes d'une maison-tour médiévale des XIème et XIIème siècles. Les recherches qui ont été menées au palais "Palazzo Trissino" ont permis de découvrir un morceau de dalle qui a été interprété comme celui du forum romain sur la base de sa typologie, de son altitude et de sa localisation. Cette chaussée est faite de dalles rectangulaires de trachyte des collines Euganéennes, entre 1,18 et 1,80 mètre de long et entre 0,70 et 0,78 mètre de large, avec une épaisseur moyenne de 15 cm. L'orientation des dalles sur leur côté le plus long est presque perpendiculaire à celle de la rue "Corso Palladio", qui court sur le précédent "decumanus maximus" de la ville romaine. Les vestiges archéologiques dans cette zone semblent suggérer que l'organisation interne du forum de Vicence impliquait une distinction claire entre le côté religieux et le côté civil de la ville, qui étaient séparés par le "decumanus". Ce que nous pouvons voir aujourd'hui est censé appartenir au côté civil du forum, tandis qu'au nord du Corso Palladio les découvertes se réfèrent à la zone sacrée. Le morceau de trottoir que nous voyons aujourd'hui a été plus tard coupé par un trou profond et par les fondations du nord d'une maison de la tour qui a été datée au XIéme-XIIéme siècle après J.-C.
 
Le cryptoportique de l'ancienne Vicetia datant de la fin premier siècle avant notre ère est parfaitement conservé. Un cryptoportique du grec criptos (caché) et le latin porticus (porche, portique), dans l'architecture de la Rome antique, était un couloir ou un passage couvert qui pouvait être au niveau du sol, mais généralement en sous-sol et une structure supportée comme un forum ou une villa romaine, auquel cas a servi de base villae, comme un couloir de service non exposé à la vue. Le cryptoportique est accessible depuis  la place de la cathédrale et se trouve au-dessous du presbytère de la Cathédrale et du palazzo Roma. Le cryptoportique est resté en service au moins jusqu'au IVème siècle, d'abord comme un endroit pour se rafraîchir, puis comme le garde-manger. Il est l'exemple le mieux conservé de cryptoportique romain de maison privées, au nord du Pô. Sur le côté droit de la place de la cathédrale, cet exceptionnel vestige de l'époque, un cryptoportique parfaitement conservé. Faisant partie d'une ancienne demeure patricienne dont la construction date probablement d'entre la fin du Ier siècle avant JC et le Ier siècle après J.-C., il est composé de trois galeries, et était utilisé comme déambulatoire (lieu de promenade), car il était frais en été et couvert en hiver.



 Le Museo Naturalistico Archeologico (Contra Santa Corona, 4) est situé dans le cloitre de l’église Santa Corona. Il comporte des vestiges paléovenètes et romains dont une prestigieuse collection de pierres sépulcrales romaines et une section naturaliste dediée à la flore et à la faune typiques de la zone de Vicenza.




Des fibules à ressort fabriquées à la moitié du Vème siècle avant JC.









Un buste de Jules César qui n’est qu’une copie du XVIIIème siècle...

La maquette d’une domus de Piacenza 








Le plan ci-dessous montre le tracé conjoint de la via Postumia et de la via Gallica qui se séparaient après Vicenza, l’une vers Trévise et l’autre vers Padoue. 


Un soldat Lombard mort vers 40 ans avec ses armes.


Il avait une dentition parfaite sans aucune carie.


Le cloître est un musée lapidaire.



Demain, une étape qui nous amènera à mi-chemin de Padoue mais en ne suivant plus la SR11...



 
4 logistique
 
 
Hébergement 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire