mercredi 25 avril 2018

18 de Montegalda à Padova 20 km

1 l’étape du jour
 
 L'anonyme de Bordeaux est allé tout droit jusqu'à Padoue, possiblement par la Via Pelosa. Malheureusement aujourd'hui il faut faire des détours à cause d'un pont disparu et d'une voie de chemin de fer ! 
 
 Une petite vingtaine de kilomètres pour gagner Padoue, vieille ville romaine.

Par contre, encore une fois l’anonyme de Bordeaux fait un détour pour aller à Padoue, alors que la route directe vers Aquileia est plus courte en restant sur la Via Postumia. C’est une question à laquelle je répondrai dans la suite de l’article.

Nous quittons notre hôte après un solide petit-déjeuner.


Cependant, dans la salle de la prima colazione, nous avons admiré la production de sa distillerie qui produit de la grappa à partir de vins de nombreuses régions d’Italie.


Et le bijou de la production est dans un coffret : une grappa qui célèbre les 170 ans de la distillerie Brunello.


Nous remontons sur la digue pour bénéficier d’un chemin sans voiture. Il fait frais, la rosée a mouillé les herbes du chemin. La région est dans la brume, ce qui permet de faire une photographie du château en ombre chinoise.


Après Montegalda, la route tourne quelque peu avant de gagner la Via Pelosa et c’est le début d’une longue ligne droite. Nous interrogeons un homme dans son jardin de la possibilité d’aller tout droit et de franchir la rivière à gué. Il nous dit qu’il faut faire le tour par la droite ou par la gauche pour retrouver ensuite la Via Pelosa... Ensuite c’est tout droit ou presque.
Arrivés à Padoue, nous essayons d’aller à l’office du Tourisme qui est assez caché. C’est l’occasion de déambuler dans le centre historique...


Nous aurons l’occasion d’y revenir demain.


La ville est superbe. Elle a conservé un cachet historique par ses rues à arcades et ses monuments. 

Nous avons trouvé l’office du tourisme et nous achetons une carte Padova 48 pour bénéficier de réductions et autres avantages dont celui de pouvoir réserver notre visite à la Chapelle . Ce sera possible demain mais en nocturne à 20 heures. Pour nous qui n’avons pas réussi à voir la Cena de Léonard de Vinci pour cause de réservation tardive, cela relève du miracle. Nanni et Roberto nous donnerons plus tard la raison en soirée.
Du coup, nous partons vers les musées Eremitani pour récupéré nos carte 48 heures et les billets pour voir la Chapelle degli Scrovegni décorée par Giotto.
Sur la route, nous passons près du pont Altinate. Il y a longtemps qu’il n’y a plus d’eau. 

La Porta Altinate ou Porta di Ponte Altinà était l'une des quatre entrées qui ouvraient les remparts municipaux de Padoue . La porte se dresse sur la première pile du Ponte Altinate romain - aujourd'hui invisible - que traversait encore le  Naviglio Interno souterrain dans les années soixante pour laisser la place à la Via Riviera dei Ponti Romani . La porte et le pont (et aussi le quartier suivant) tirent leur nom d' Altino , la ville romaine vers laquelle la route se dirigeait. 




Sous la porte, à droite, se dresse le Monument à Alvise Pisani qui fut capitaine de Padoue de 1686 à 1687 puis Doge de la République de Venise.

Après avoir récupéré nos billets, nous fonçons à notre hôtel pour abandonner nos sacs et nous rafraîchir, avant de ressortir plus légers pour voir quelques belles choses du sud de la ville aujourd’hui même.
Qui dit Padoue,  pense toute de suite à Saint Antoine. Le dit Saint Antoine a une Basilique qui lui est consacrée. Le style et la taille en imposent. Mais, ce n’est pas la plus grande Basilique de Padoue mais c’est la seconde seulement après le Duomo. Avec celle de Santa Giustinia, elles forment un trio impressionnant pour la ville.


Au passage nous jetons un œil sur la Loggia e Odeo Cornaro, complexe architectural construit par Alvise Cornaro dans la première moitié du 16ème siècle .

La Loggia est née de l'intérêt humaniste pour le théâtre antique. Ce "forum cornaro" qui reproduit fidèlement les ordres classiques a été conçu par l'architecte et peintre Giovanni Maria Falconetto en 1524 et a été spécialement conçu pour tenir des représentations théâtrales. Il a la fonction d' un espace scénique (scène et fond théâtral).





 Fernando Martins de Bulhões, en religion Frère Antoine, est né en 1195 à Lisbonne et mort le 13 juin1231 près de Padoue (Italie). Ce  prêtre franciscain, maître de doctrine spirituelle, prédicateur de renom et thaumaturge, fut canonisé en 1232, moins d’un an après sa mort, et déclaré docteur de l'Église en 1946. Liturgiquement, il est commémoré le 13 juin et vénéré sous les noms de Saint Antoine de Padoue.
Antoine connaissait très bien la théologie, et ses prédications rencontraient un succès important. Il prêcha et enseigna la théologie à Bologne, puis s'établit dans le sud de la France, à Toulouse et à Montpellier, favorisant la conversion de nombreux cathares. Il fonda un monastère à Brive, où il obtint de nombreuses conversions.
En 1231, il fut envoyé à Padoue, où il poursuivit ses prêches durant le Carême. Il mourut d'hydropisie et d'épuisement le 13 juin suivant, à Arcella, près de Padoue à l'âge de 36 ans.

À partir du XVIIème siècle, il est également invoqué pour retrouver les objets perdus, puis pour recouvrer la santé et, enfin, pour exaucer un vœu. L'idée d'invoquer saint Antoine pour retrouver les objets perdus vient du fait qu'un voleur lui aurait dérobé ses commentaires sur les Psaumes et se serait ensuite senti obligé de les lui rendre.

La basilique Saint-Antoine de Padoue (Basilica di Sant'Antonio da Padova en italien) est la deuxième plus grande église de la ville. Son style est hétéroclite avec une façade romane, des coupoles byzantino-vénitienne, une tour conique, des clochers et intérieur gothiques.





Le plan de la Basilique est à croix latine, à trois nefs. Elle comprend six chapelles et plusieurs cloîtres, celui du chapitre dit « du Magnolia », celui du noviciat, celui du « bienheureux Luca » qui permet d'accéder au musée d'art sacré et de la dévotion antonienne et à la bibliothèque antonienne



Le tombeau de saint Antoine, de Tiziano Aspetti (fin du XVIème siècle) nommé l'« Arche », trône au centre et supporte les statues de saint Antoine entouré de saint Bonaventure et saint Louis d'Anjou.  




Les fidèles tournent autour pour toucher l'arrière du caisson.
 La chapelle s'ouvre sur la nef latérale par une façade en arcades à quatre colonnes et pilastres latéraux surmontée de médaillons en  tondo des bustes des quatre évangélistes.












De style baroque, en 1745 les reliques de Saint Antoine y furent transportées à La Chapelle des Reliques : trois niches avec de nombreux reliquaires en or, des anciens vœux, des objets liturgiques et sacrés. Moins que ces reliquaires, c’est la tunique de Saint Antoine qui impressionne. Sa similitude avec celles de Saint François d’Assise détone par rapport aux représentations habituelles du Saint. C’était bien un disciple de Saint François qui vivait strictement selon la règle des premiers Franciscains.


En quittant la nef pour la visite du cloître nous avons le loisir de regarder une exposition qui nous touche.



Camminente : La prima mostra sul mondo dei camminatori-pellegrini in Italia si terrà a Padova nella Basilica di Sant’Antonio dal 21 aprile al 15 luglio 2018. Nous avons de la chance de voir toutes ces chaussures et leur histoire.


En plus des chaussures, il y a les bâtons. Ce sont plutôt des bastone d’apparat !


Nous retrouvons une dame connue qui a développé les chemins de Saint François que nous avons suivie de Monte Sant’Angelo à la Verne.


Une autre dame a attiré notre regard, c’est la grand-mère pèlerine qui à 92 ans continue de marcher. 33 000 km parcourus depuis Lourdes (3 fois 1400 km en 1990, 1992, 1994) ! 





Changement de décor, du vert artificiel des chaussures au vert des arbres et des plantes de lOrto Botanico di Padova. Il a été fondée en 1545, c'est le plus vieux jardin botanique au monde, il se trouve encore dans son emplacement d' origine. Situé dans une zone d'environ 2,2 hectares, il a été créé pour la culture des plantes médicinales qui ont fait la majorité des « simples » médicaments de la nature. Pour cette raison , la dénomination primitive était le  « Jardin des Simples » ( « Horti Simplicium »).
L ' Université de Padoue (fondée en 1222) était déjà largement connue pour l'étude des plantes, en particulier pour l'application de ces sciences médicales et pharmacologiques. Quand le jardin a été fondé, il régnait une grande incertitude sur l'identification des plantes utilisées par les médecins célèbres de l'antiquité : ils faisaient des erreurs fréquentes et des fraudes, avec de graves dommages pour la santé des patients. 
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Le premier gardien du verger fut, en 1547, Luigi Squalermo dit Anguillara, qui introduisit 1800 médicaments. En 1551, l'Anguillara est aidé par Pier Antonio Michiel, déjà créateur d'un magnifique jardin privé, fin connaisseur et amoureux des plantes et auteur d'un excellent herbier illustré. L'Orto pour la rareté des espèces végétales et pour le prix élevé des médicaments dont ils sont dérivés a fait l'objet de vols nocturnes fréquents, malgré les peines sévères imposées par la loi. Pour cette raison , un mur d'enceinte circulaire a été construit, d' où le nom de « Hortus Cintus ». Le jardin dispose actuellement d'une superficie de près de 22 000 mètres carrés et contient plus de 6000 plantes cultivées, la collecte de 3500 espèces différentes. 



















Dans le jardin botanique de l'Université de Padoue, on trouve des arbres célèbres pour leur longévité étonnante, communément appelés arbres historiques comme ce magnolia de 1786.












Le Prato della Valle (Prà deła Vałe en vénitien) est une place de 8,86 hectares de forme elliptique. C'est la plus grande place d'Italie et une des plus grandes de toute l'Europe, mais après la place des Quinconces de Bordeaux bien sûr (😜Janine). La configuration actuelle du lieu date de la fin du XVIIIéme siècle et est caractérisée par une île elliptique centrale appelée île Memmia (isola Memmia en italien) d'environ 20 000 m2, elle-même entourée d'un canal sur les berges duquel se trouvent de nombreuses statues.

Situé immédiatement au sud de l'ancien centre romain et à l'embouchure du Brenta (Medoacus en latin), le Prato fut pendant l'Empire romain un des points de passage majeurs de la région. En effet à cet endroit se rejoignaient les anciennes routes connectant Padoue (Patavium) avec Este(Ateste) et Adria (Hatria).

C'est également ici qu'étaient situés d'importants édifices de la ville romaine, comme le théâtre, le temple de Concorde et le cirque de la ville.





En 304 la martyre Justine (plus tard sainte Justine), fut enterrée dans un cimetière proche du Prato. Au IVéme siècle, la croissance du culte de sainte Justine conduisit à la construction d'un premier lieu de culte qui lui était dédié. À partir de ce moment, le Prato della Valle fut étroitement lié au culte de sainte Justine.


La Basilique fut fondée au VIéme siècle sur la tombe de sainte Justine de Padoue par le préfet du prétoire Venantius Opilio. Sainte Justine, jeune fille de 16 ans, fut condamnée à mort par l'empereur Maximien, parce qu'elle était chrétienne. Cette basilique fut au XVème siècle une abbaye bénédictine fort importante. Entre le XIVéme et le XVème siècle, de grands travaux y ont été entrepris axés sur le chœur, la sacristie, la chapelle de Saint-Luc et les quatre cloîtres.















La chapelle de saint Luc l'évangéliste a été réaménagée. Au centre, le monument qui abrite les reliques de saint Luc l'évangéliste. Travail très soigné de l'école pisano-vénitienne de 1313, commandé par l'abbé Gualpertino Mussato et initialement érigé dans l'ancienne chapelle gothique en 1562. Le monument est fait en serpentine et marbre de Vérone. Il est enrichi de huit panneaux d’albâtre sculptés en bas-relief représentant des anges et des symboles liés au saint. L’ensemble repose sur deux colonnes en granit, deux colonnes en spirale d'albâtre et le centre est placé sur un support en marbre grec, représentant des anges en cariatides, soutenant l’ensemble.


Le tableau du retable représente Le Martyre de sainte Justine par Véronèse huile sur toile de 1576.

Dernier lieu sur le retour vers l’hôtel, la porta Pontecorvo ou Liviana. La porte tire son nom du pont Pontecorvo adjacent, un artefact romain antique avec trois arches datant de 120-130 avant JC. Il a été plus tard étendu  en respectant la structure antique des arcs larges.

Il s'appelait Pons Curvus pour sa courbe accentuée, nécessaire pour qu'il ne fût pas envahi par l'eau du canal, mais les gens  avait transformé le nom latin, d'abord en corbo puis en corbeau, au lieu de courbé.

Porta Pontecorvo est la mieux conservée des anciennes portes.



Et ensuite nous avons passé une excellente soirée avec nos amis Nanni et Roberto qui ont tenu à nous faire visiter tout le centre historique de la ville, nous y repasserons demain





Et comme dans toutes les histoires nous avons fini par un excellent dîner à base de pâtes bien sûr mais aussi complétées par des fraises fraîchement cueillies.
Quelle belle soirée, merci Nanni et Roberto !



 
2 le tracé
 

 
 
3 le détail de l'étape
 
 
La Via Pelosa est, selon certains, l'ancienne voie romaine reliant Padoue à Vicence, cependant, de nombreux méandres qui se croisent peu après Caselle, a conduit d'autres à penser que ce n'était pas une voie romaine. Cependant, il y a d'autres éléments, tels que la présence du pont romain de San Giovanni et la table de Peutinger qui incitent à valider la première hypothèse : elle indique XXII milles romains, ce qui correspond à la longueur de la Via Pelosa.
 
 
De Padoue à Montegalda le long de la Via Pelosa il n’y a pas de communes (vici) ou d'églises paroissiales au-delà de Montegalda. Ce lieu a certainement marqué la frontière des cadastres entre Padoue et Vicence. Le long de la route existent toujours les noms pour indiquer les grandes bornes noires ou de basalte (certains ont été trouvés à Vicenza) : à quatre milles de Padoue, sur le territoire de Selvazzano, nous avons Santa Maria in Quarta (ad quartum milium) mais du côté  de Vicenza existe Torri di Quartesolo (ad quartum milium). Entre Vancimuglio et Secula existe la Via Settimo (ad Septimum milium). Au-delà de Montegalda on ne trouve trace de la Via Pelosa, mais les raisons qui ont conduit le Padovani en 1265 d'ordonner la reprise de cette strata Vetus à la frontière de leur territoire (Montegalda), mais au contraire le Vicentini après 1311 , à la ruine de la chaussée afin de rendre difficile la marche des ennemis de Padoue à Vicenza, en passant  par Longare. Depuis la Via Pelosa était presque déserte, elle est devenue herbeuse (poilue) et perdue son importance, comme aujourd'hui, une autre voie romaine entre Padoue et Vicence par Rubano, Mestrino, Arlesega, Grisignano, Barbano.
 
 
 
À l'époque romaine a commencé la première phase de transformation du territoire. Deux routes principales ont été créées, la route Montanara qui relie Padoue aux collines euganéennes et la Via Pelosa qui relie Padoue et Vicence, routes surélevées par rapport au niveau du sol, ce qui rend ces liaisons routières utilisables aussi lors des inondations fréquentes de la Bacchiglione.
Les découvertes archéologiques de l'époque romaine comprennent des inscriptions latines (Ier-IIème siècle après Jésus-Christ), les conduites d’aqueduc en  trachyte, des pièces en d'argile (bols, vases, briques...), des vestiges de maisons de l'époque impériale.
Le nom même est d'origine romaine et il viendrait de Salvitius, le propriétaire d'une propriété agricole.
 
 
 Alors pourquoi l’anonyme de Bordeaux a fait ce détour par Patavium (Padovaau lieu de rester sur la route directe vers Aquileia : la via Postumia après Vicenza ?
 
 Encore une fois, l’anonyme rallonge son itinéraire parce qu’il connaît l’intérêt religieux de la ville. En 333, la religion chrétienne n’a pas diffusé sur toute l’Europe, seules des zones suivent les préceptes du Christ, et parmi celles-ci, Patavium est bien connue. 

D’ailleurs, le diocèse de Padoue (latin: Dioecesis Patavina) a été fondé au IIIème siècle et la liste des évêques remonte jusqu’à Saint Prosdocime....

Prosdocime qui vécut entre le Ier et le IIème siècle, serait mort vers l'an 100. Ce serait l'apôtre Pierre lui-même qui l'aurait envoyé évangéliser la Vénétie. Il fut donc le premier évêque de Padoue. Survivant aux persécutions de Néron, il atteignit un âge avancé. Immédiatement après sa mort, son culte s'étendit.

 Daniel de Padoue  (en italienDaniele da Padova) est  mort vers 304, c’était le diacre de saint Prosdocime. Daniel de Padoue était d'origine juive, d'après la tradition. Il aida Prosdocime dans sa mission d'évangélisation. Il mourut martyr sous Dioclétien, cloué sur une table. La translation de ses reliques a eu lieu le  dans la cathédrale de Padoue. Son existence avait été oubliée jusqu'à ce qu'on retrouve ses restes dans l'oratoire de saint Prosdocime: un arc romain en marbre de Carrare contenant un corps transpercé de clous, et une inscription indiquant : « Hic corpus Danielis martyris et levitae quiescit » : Le corps de Daniel, prêtre et martyr, repose maintenant ici (dans la crypte de la cathédrale de Padoue).

 Sainte Justine (Santa Giustinia) vécut entre la fin du troisième et le début du quatrième siècle. Elle est née dans une riche famille de Padoue et mourut pendant la période des persécutions chrétiennes de Dioclétien. En raison du rejet de la religion païenne le 7 octobre 304, elle fut arrêtée par les soldats de l'empereur Dioclétien, condamnée à mort et tuée d’un coup d’épée. L'exécution traditionnellement eut lieu au pied du Pontecorvo. Elle a été enterrée près du théâtre romain appelé Zairo. Maintenant, son corps est sous le maître-autel de la grandiose Basilique de Santa Giustina de Padoue qui lui est consacrée.
 
 L’anonyme de Bordeaux a fait de Patavium un point de passage obligé, en connaissance de cause, malgré un détour, comme pour Valence et Milan.
 
 
 
 
4 logistique
 
 
Hébergement
 
Abbazia di Santa Giustina  Via G Ferrari,  2/A 35123 PADOVA  tel. 0498220411 foresteria@abbaziasantagiustina.org 
 



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