jeudi 5 avril 2018

Le départ du parcours 2018....

Ce matin Marie-Christine et Fred nous ont accompagnés gentiment à la gare de Montélimar. Grand merci !

Nous sommes dans le train... Ce n’est pas encore gagné car il nous faudra changer à Valence et prendre un autre TER vers Challes-les-Eaux. Ensuite ce sera un TGV qui roule avec certitude vers Torino. 
Le choix de partir juste après les deux premiers jours de grève semble bon.

Toujours est-il que nous ne connaîtrons pas de grève, de débrayages ou autre actions intempestives jusqu’à notre retour. En effet, dans les autres pays (et j’en ai visité quelques uns...) les trains arrivent et partent à l’heure et de plus il n’y a pas de grèves ou si peu

Qui plus est, quand j’ai découvert le “Nick mame” d’Air France pour la première fois,  je me suis dit que ces Américains prononçaient mal son nom. Air Chance n’était pas associée au risque d’accident mais à la probabilité de prendre l’avion prévu, car les grèves d’Air France sont fort partagées par les clients possibles et Delta Airlines a bien profité de la situation.

Ainsi nous sommes reconnus comme un pays spécial pour le goût de la grève au détriment de la négociation. La faible culture économique est partagée par nos politiques, nos journalistes et nos syndicalistes. Pour preuve, chaque débat semble orienté droite-gauche par les remarques formulées par les uns ou les autres. Cette année la participation chez Carrefour est réduite significativement. Ce n’est pas la faute des patrons ou actionnaires, c’est le simple résultat d’un calcul mathématique induit par loi promulguée par le Général De Gaulle et applicable à toutes les entreprises. Un bon journaliste qui a travaillé son dossier, devrait relancer face à une affirmation grossière. Ne pas le faire relève soit de l’incompétence, soit du parti pris... 

Arrivés à Valence-ville, le TER est déjà à quai, nous arriverons donc comme prévu à Turin en milieu d’après-midi... Nous ne connaîtrons plus les belles grèves et l’agitation associée ces prochaines semaines. 

Quant au débat concernant la SNCF, j’aimerai tant que les contribuables puissent choisir à quoi sert  leur impôt direct en l’affectant sur certains domaines. Ce n’est qu’une faible part des impôts et taxes mais les choix  effectués seraient une façon d’exprimer la satisfaction ou l’intérêt d’aider telle ou telle activité au détriment d’autres. Ainsi, les transports en train sont largement subventionnés et les contribuables de toute la France payent pour une faible partie desservie par les trains et qui plus est peu l’utilisent. Il faudra combien de décennies avant que les choses évoluent ? Une petite ligne peu rentable doit elle être maintenue ? C’est un sujet pour les politiques qui veulent être élus ou réélus. C’est l’état ou la région qui paye le déficit des lignes. Ainsi, l’énormité des dépenses est masquée par un manque d’information. Pour moi, l’aide ne devrait être apportée que si la fréquentation est suffisante, autrement dit si les clients plébiscitent l’usage. Cela n’a rien à voir avec le maintien de l’activité dans un territoire puisque le transport ferroviaire est en concurrence avec d’autres. Aujourd’hui, les bus et le co-voiturage taillent des croupières au train et à l’avion. Les arguments « écologiques » en faveur du train ne résisteront pas à l’arrivée de l’électricité pour les autres moyens de transport,  de même la voiture individuelle va laisser place à une voiture partagée sans conducteur beaucoup plus accessible qu’aujourd’hui tant en prix qu’en maillage du territoire. Il serait temps d’élargir le débat et d’expliquer quel sera le futur de la mobilité.

Ce blocage du débat existe aussi pour le domaine de la santé.  La rareté des médecins généralistes, leur accès en dehors des heures de bureau et l’abandon des visites à domicile ont conduit à un système de santé défaillant qui est dénoncé de plus en plus. Nos politiques ne trouvent pas « la » bonne solution pour repartir les médecins au sein du territoire. Ils inventent la télé-médecine, la maison de santé et autres alternatives au lieu de traiter le sujet de fonds qui est de revenir sur les dérives. Des médecins généralistes partout et qui traitent les urgences... Pour cela il faut imposer les affectations comme les professeurs, les facteurs... il faut que la Sécurité Sociale rembourse plus cher les visites à domicile, plus chers les consultations dans les « déserts médicaux » et l’inverse dans les zones de forte densité. Chaque urgence traitée par un généraliste doit être primée pour avoir évité une visite inutile aux urgences de l’hôpital. Les dits-services d’urgence devraient suivre et publier un indicateur de recours inadapté (je viens aux urgences parce que je n’ai pas trouvé de médecins généralistes). Il faut que le nombre de médecins formés corresponde au besoin et ne soit pas contraint par un numerus clausus qui incite à aller se former en Roumanie... Bref, ce n’est pas demain que les choses vont changer et le débat va perdurer au détriment de la santé des « usagers »  (un usager est le client d’un monopole mais le-dit client ne peut pas le faire évoluer et est obligé de l’utiliser).






Bref, nous quittons ce monde schizophrène pour basculer en l’an 333, ce voyage dans le temps et l’espace va nous conduire d’Augusta Taurinorum à Sirmium et au-delà. Les mutationes et les mansiones guideront notre parcours sur l´itinerarium Burdigalense. Demain sera consacré aux vestiges romains de Turin et promis je ne parlerai plus des grèves des Gaulois !

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